Galerie Marine Veilleux, Solo Show, Paris 2014
Eclipse, Solo Show, Galerie Marine Veilleux, Paris 2014
I’Il faut donc me rendre à cette loi : je ne puis approfondir, percer la Photographie. Je ne puis que la balayer du regard, comme une surface étale.
La Photographie est plate, dans tous les sens du mot, voilà ce qu’il me faut admettre. C’est bien à tort qu’en raison de son origine technique, on l’associe
à l’idée d’un passage obscur (camera obscura). C’est camera lucida qu’il faudrait dire (tel était le nom de cet appareil, antérieur à la Photographie, qui permettait de dessiner un objet à travers un prisme, un oeil sur le modèle, l’autre sur le papier); car, du point de vue du regard, «l’essence de l’image
est d’être toute dehors, sans intimité, et cependant plus inaccessible et mystérieuse que la pensée du for intérieur; sans signification, mais appelant la profondeur de tout sens possible; irrévélée et pourtant manifeste, ayant cette présence- absence qui fait l’attrait et la fascination des Sirènes » (Blanchot) Roland Barthes, La chambre claire - Note sur la photographie, Cahiers du cinéma Gallimard Seuil, 1980Lena Amuat et Zoë Meyer interrogent l’influence des processus esthétiques sur la production des savoirs. Entamant en 2009 un travail de collecte photographique qui emprunte au registre encyclopédique, elles développent un système d’archives personnelles toujours augmentées, de l’ordre du substrat culturel, où se mêlent moulages antiques, artefacts ethnologiques, objets cultuels, modèles scientifiques ou encore pédagogiques. Au moyen de por-traits frontaux, directs, d’une rigueur académique propre aux inventaires des collections muséographiques, elles dressent une nomenclature aux entrées subjectives.Oscillant entre protocole archéologique et procédés techniques illusionnistes, elles font appel à une mise en abîme de l’acte fondateur de la photographie. (Marine Veuilleux)
Galerie Marine Veilleux